RECHERCHES SDR MOLIÈRE.                          59
d'Enghien. Molière répliqua vertement par V Impromptu de Versailles; de Villiers et Montfleury fils répondirent par la Vengeance des Marquis et l'Impromptu de Châtel de Condé. Avant la représentation de cette dernre comédie, Montfleury re ne craignit pas d'adresser au Roi une requête, dans la­quelle, écrit Racine en novembre 1663, « il accuse Molière d'avoir épousé sa propre fille; mais, ajoute Racine, Mont­fleury n'est point écouté à la Cour. » En effet, Montfleury ne fut point écouté à la Gour, puisque Louis XIV et Madame, duchesse d'Orléans, firent tenir sur les fonts de baptême le premier enfant de Molière et d'Armande Béjard1, mais il fut écouté par les ennemis de Molière et de sa femme, et cette calomnie, perpétuée jusqunos jours, ne devait tomber que devant les preuves les plus convaincantes.
A la même époque, l'hôtel de Bourgogne enlevait à Molière le comédien Brécourt, marié à Etiennette des Urlis, sœur de cette Catherine des Urlis qu'on a vue figurer au début de l'Il­lustre Théâtre. On retrouve dans le contrat de société signé par Brécourt8 Josias de Soulas, dit Floridor, le compère de Gédéon Tallemant, frère de Tallemant des Réaux8, et que Molière avait épargné dans l'Impromptu de Versailles; puis ceux dont il avait ridiculisé le jeu, Montfleury, Beauchâteau et sa femme, Hauteroche, de Villiers, puis tous ceux dont
1.  Le fils aîné de Molière, né le 19 janvier 1664, fut baptisé à Saint-Ger­main l'Auxerrois le 28 février suivant, tenu par Charles, duc de Créquy, premier gentilhomme de la chambre du Roi, « tenant pour Louis quator-« zième, roi de France et de Navarre », et par Colombe le Charron, maréchale du Plessis-Praslin, dame d'honneur de Madame, atenante pour Madame Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans. » (Dissertation sur Molière, par Beffara, page 14.)
Le ll novembre suivant, fut fait à Saint-Germain l'Auxerrois, le convoi de «Louys, fils de Jean-Baptiste Molière, comédien de S. A. R., pris rue Saint-« Honoré. » Je dois à l'obligeance de M. Parent de Rosan, la communication de ce dernier acte, qui avait échappé aux recherches de Beffara. Ardent et érudit investigateur des Archives de Paris et du département de Seine-et-Oise, M. Parent de Rosan, comme M. A. Jal, a bien voulu se dessaisir en ma faveur de quelques-unes de ses découvertes.
2.  Document n° XXXI.
3.  Tome VI, page 250 de l'édition donnée par M. Paulin Paris.